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It's like no matter what I do I can't convince you (pv)

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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeSam 25 Aoû - 20:08

Elle tira doucement sur le fil magique. Le patient grimaça comme s'il avait senti quelque chose. Elle haussa un sourcil, presque moqueur. Les hommes qui venaient se faire rafistoler chez elle était des armoire à glace. Ils auraient pu la broyer d'une main, d'autant plus maintenant que la magie la quittait et qu'elle avait une baguette rétive. Ce satané bout de bois n'aurait bien obéi qu'à une obeah, ce qu'Asphodèle n'était pas. Elle avait eu quelques occasions d'étudier le vaudou, de loin seulement. Une magie fascinante s'il en était mais qu'on ne pouvait pratiquer pleinement qu'en l'ayant dans le sang. Or, il y avait peu de sorciers de la vieille Europe qui pouvait se targuer d'un tel héritage.

Le petit fil magique se dissipa en une volute délicate de fumée avant de disparaître totalement. L'opération était sans douleur. Elle assurait toujours ses arrières avec une potion, juste au cas où. Alors elle savait pertinemment que retirer le fil magique deux semaines après l'intervention était absolument indolore. La douleur n'était rien d'autre qu'une construction de l'esprit. L'homme lui adressa un sourire comme pour faire oublier sa réaction de chochotte. Asphodèle avait du mal à se laisser impressionner. Un faux pas de ce genre et vous n'aviez plus aucune chance d'être pris au sérieux par elle. Même sous les traits de Mrs Wolfsbane, une très charmante sorcière, blanche, dans l'âge mûr, elle conservait quelque chose de très altier, très sûr d'elle qui mettait les autres mal à l'aise. Même les grosses brutes qui dealaient le fruit de leur braconnage au marché aux trolls.

Elle posa sa baguette de bois de rose sur le plateau à côté d'elle et défroissa sa robe d'un geste machinal. L'homme suivit sa main du regard mais ne s'aventura pas jusqu'à un commentaire lubrique. Il y avait quelque chose chez l'apothicaire de terriblement envoûtant. Ce n'était pas la robe qu'elle portait, sans charme particulier. La tenue était soignée certes, mais elle était avant tout pratique avec des manches mi longues, pas de décolleté, elle portait un gilet léger couleur sable qui ne laissait même pas envisager une épaule nue. Ce n'était pas ses cheveux tressés en arrière sans une mèche pour caresser la naissance de sa nuque. Rien.

Ce n'était pas non plus son attitude. L'apothicaire était plutôt froide, sardonique même parfois. Rien qui n'ait pu donner envie de l'inviter à dîner. Il faut dire qu'Asphodèle faisait de son mieux pour freiner son naturel qui lui avait autrefois valu et le surnom de Reine des Glaces et l'intérêt de certaines personnes. Là, elle faisait profil bas. A sa façon bien sûr.

Comme elle congédiait le mastodonte en lui collant quatre fioles dans les mains, elle entendit la porte de sa boutique s'ouvrir. Par habitude, elle retourna derrière la banque qui faisait rempart entre le client et la pharmacie mais quand elle leva les yeux, elle reconnut immédiatement une personne qui n'aurait jamais dû se trouver là, devant elle.
Elle se figea, l'air de rien, releva le menton pour se donner de l'assurance avant de demander le plus naturellement qu'elle pouvait :

- En quoi puis-je vous être utile?
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 26 Aoû - 14:19

« Vous êtes comme le Soleil et la Lune, vous finirez par vous rencontrez. »

Les paroles d'Awa Mayfair, une prêtresse Obeah de grand renom, avaient résonné longtemps dans ses oreilles, avant d'obnubiler ses pensées lorsqu'il était rêveur, songeur. Elle l'avait abandonné il y a quelques années, maintenant, et même si ils n'avaient échangés aucune nouvelle - tout du moins, elle n'avait jamais répondu - Enrique était persuadé qu'en la retrouvant, il retrouverait son ami de toujours, celle qui a toujours compté à ses yeux, celle pour qui il se battrait si elle le lui demandait. Au final, sa quête l'avait mené dans la famille maternelle de cette dernière, grâce aux esprits, grâce à la Mama. Et à chaque voyage, Saul et Güiza l'accompagnaient, avec pour aide, de temps à autres, la Mama, qui errait ici et là, sans jamais réellement leur dire ce qu'elle faisait. Tout ce qu'Enrique savait, c'est que lorsqu'il ne voyait plus la lumière dans sa quête sans soleil, elle revenait lui raviver la flamme afin qu'il ne rebrousse chemin.

C'était comme-ci le fait de retrouver Asphodèle permettrait de sauvegarder la Terre telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce qui n'était pas peu dire, lorsque l'on s'intéressait à l'histoire de cette dernière, et que l'on vivait ses instants d'horreurs. C'était à se demander comment cette dernière pouvait elle faire, encore de nos jours, pour continuer à vivre, à errer dans le noir, seule, illuminant tant bien que mal l'épaisseur des ténèbres environnantes. Enrique décroisa ses mains pour se passer l'une d'elle sur le visage, avant de se pencher de nouveau sur le London Brigde, tandis que le ciel commençait à se couvrir à l'est. C'était bientôt l'heure de leur rencontre, il le sentait. Le vent ne cessait de lui chuchoter à l'oreille, l'apaisant comme il le faisait souvent, tandis que la lumière lui montrait son chemin en lui indiquant l'entrée du marché aux trolls, en contrebas. Un sourire sur ses lèvres, quoiqu'un peu crispé, il se détacha de la pierre du pont pour mettre ses mains dans ses poches, et se dirigeait vers l'entrée du marché, invisible à l’œil moldu.

S'engouffrant dans la fraîcheur des bas-fonds, une odeur fétide vint lui chatouiller les narines lorsqu'il s'enfonça dans le corridor. Baguette tendue illuminant faiblement devant lui, juste assez pour voir où il mettait les pieds, Enrique finit, tant bien que mal, par atteindre une ouverture qu'il franchit sans hésiter une seule seconde. Coupant la lumière qui émanait au bout de sa baguette, il la rangea à porter de main, tandis qu'il se couvrait la tête de sa capuche (il portait un sweet-shirt assez sombre, au couleur de l'équipe de Quidditch Mexicaine - dominance noire, rouge sang) et un jogging noir. Il était habillé assez sobrement, trop sobrement, mais ça passait partout, et surtout dans un univers où la misère sorcière était dominante. Valait mieux éviter les signes extérieurs de richesses dans pareils endroits. Sauf lorsque vous êtes accompagnés d'une dizaine de gorilles. Ou d'un dragon, au choix.

Il avançait sans savoir où il allait, se référant entièrement à son instinct, et ce que ses visions lui avaient permis de découvrir. Les échoppes des tavernes, les panneaux d'affichage, les vitrines, les gens... Il ne connaissait rien. Il ne reconnaissait rien, si ce n'est certains détails qui lui sauter aux yeux comme une évidence, lui permettant de savoir qu'il se dirigeait vers le bon endroit. Finalement, il finit par se retrouver devant la boutique de Mrs Wolfbane. Main dans le sweet-shirt, il resta longuement à observer la vitrine, apercevant ladite Mrs Wolfbane, occupé avec un homme d'une carrure impressionnante. Repoussant sa capuche, il ouvrit la porte de la boutique au moment où elle en finissait avec son patient.

Balayant la pièce du regard, il sentit le regard de Mrs Wolfbane sur sa personne, ressentant comme un gêne, une envie de fuir. Sans comprendre réellement pourquoi, mais éveillant tout de même une pointe de curiosité pour cette dernière, il tendit l'oreille lorsqu'elle l'interpella : « En quoi puis-je vous être utile ? » Il sortit les mains des poches, en se dirigeant vers elle. Il posa une photo d'une jolie jeune femme, jeune adulte (chez les sorciers), la mine rayonnante, les cheveux d'un blanc éclatant, mais la peau sombre. Il demanda : « Je recherche cette personne. Elle aurait été vu par ici, dernièrement. L'avez-vous vu ? » Et tout en disant cela, il continuait d'observer la boutique, comme pour y chercher un détail, une raison de sa venue ici. Il s'était sentit aspiré sans comprendre pourquoi. Maintenant, il lui fallait des réponses.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 26 Aoû - 14:49

Au fond d'elle elle espérait qu'à la dernière minute, il se contenterait de dire qu'il s'était trompé de boutique et repartirait comme il était venu. Intérieurement quelque chose en elle avait envie de lui parler, de le retrouver et d'oublier les démons qui lui minaient l'existence, les raisons pour lesquelles elle jouait les rats d'égout dans l'endroit le plus mal famé de Londres. Avec Enrique, tout avait toujours été simple. Spontané. Pas cette fois-ci. Si ça avait été n'importe qui d'autre, elle n'aurait pas eu à se faire violence à ce point.

Mais elle se rappelait les visages aux bouches fondues des hauts serviteurs, les masques de fer derrière lesquels ils les cachaient. Leur mine apathique. Le silence autour d'eux. Alors elle se convainquait de lui mentir, à lui. Son meilleur ami. Il lui suffit de l'imaginer entouré des monstres qui l'avaient entourée toute son enfance pour se raffermir et écarter toute décision irrationnelle. Elle devait rester Mrs Wolfsbane, même pour lui.

« Je recherche cette personne. Elle aurait été vu par ici, dernièrement. L'avez-vous vu ? »

Elle prit la photo et l'examina un moment, pour donner de la crédibilité à son rôle.

« Ça ne me dit rien. Qu'a-t-elle fait? », mentit-elle, feignant de croire se trouver face à un envoyé de la BIM en civil. Elle reposa la photo sur la banque de chêne massif avant de suggérer, « Vous devriez interroger les membres de la Guilde des Verts Galants. Rien ne leur échappe. »

Elle restait laconique, réprimant l'envie qu'elle avait de lui demander ce qu'il était devenu pendant qu'elle n'était pas là. S'il était heureux. Et surtout comment il était arrivé jusque là. Son don de voyance sans doute. Il avait toujours eu un talent particulier pour ce qui était de lire en elle aussi clairement que dans de l'eau de roche. Aurait-il pu sentir sa présence d'une manière ou d'une autre? Si c'était le cas, elle avait tout intérêt à l'éloigner rapidement d'elle car c'était un jeu dangereux qu'elle jouait en répondant à ses questions.

« Vous les trouverez en descendant la rue principale d'où vous venez. Il vous faudra prendre neuf fois à gauche puis neuf fois à droite et ils vous trouveront. », assura-t-elle, plus convaincante qu'elle ne pouvait espérer l'être.
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 26 Aoû - 18:11

Lorsque la jeune femme prit la photo qu'il venait de poser sur le comptoir, son instinct le poussa à lui arracher des mains. Cependant, cette dernière ne tarda pas à la reposer sur la banque de chêne, sans la lui remettre directement dans la main. « Ça ne me dit rien. Qu'a-t-elle fait ? » Enrique eut un sourire. « Oh, pas grand chose de grave. Elle est portée disparu depuis un peu plus de cinq maintenant. » « Vous devriez interroger les membres de la Guilde des Verts Galants. Rien ne leur échappe. » La guilde des quoi ? C'était quoi ce nom de plouc ? Enrique écarquilla les yeux, d'un air blasé, avant de faire une moue passablement intriguée. Cela devait être sûrement une espèce de groupuscule désireux de montrer leur savoir faisant les quatre cents coups à l'égard du gouvernement sous prétexte qu'ils aient des valeurs et des idées contre les actions du Ministère pour le meilleur de la communauté sorcière. Ça sonnait prétentieux. Très français. Enrique posa la main sur la photo, la récupérant.

« Vous les trouverez en descendant la rue principale d'où vous venez. Il vous faudra prendre neuf fois à gauche puis neuf fois à droite et ils vous trouveront. » Au bout de ses doigts, il ressentit un espèce de fourmillements familiers. Ses pupilles s'étendirent dans ses iris, puis il vit ce que ses yeux lui cachaient. La vérité. Toute la tension, tout le stress, tout le mensonge qu'elle venait de lui tisser s'était matérialisée dans la photo, comme le ferait l'électricité statique. Son troisième œil ne pouvait qu'être stimulé face à tant d'émotions, et c'est ainsi que deux présents se superposèrent l'un sur l'autre, sur Mrs Wolfbane.

Le visage précédemment chaleureux d'Enrique s'obscurcit d'un coup. Ses yeux se firent un poil plus petit, et son regard devint assassin. Ses lèvres se crispèrent l'une sur l'autre, avant de soupirer faiblement. Il redressa son nez, tandis qu'il prenait sa baguette du bout de ses doigts, rangeant la photo de son autre main. L'hispanique voyait clair à présent. Du polynectar, cela ne faisait aucun doute. Enrique l'eut connu bien plus habile. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : Que son mal était bien plus avancé qu'ils ne l'eurent pensés, lui, et les autres.

« Asphodèle. » D'un mouvement de baguette, la porte d'entrée à la boutique se vérouilla, les stores s'abaissèrent sur les fenêtres des vitrines, tandis que l'ombre envahissait clairement les lieux. Elle pouvait très facilement ressentir toute cette colère qu'il émanait subitement du chaman. Enrique secoua la tête, sans pour autant baisser sa baguette. « Tu as du culot pour me mentir, Asphodèle. »

Son regard était assassin, l'air était statique, comme si les esprits attendaient la suite des évènements.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 26 Aoû - 19:26

A la seconde où il tiqua, elle sut que s'en était fini de le balader. C'était la première fois qu'elle s'y essayait poussée par la nécessité et elle avait su à l'instant même où elle s'y était trouvée contrainte que la tentative serait vaine. Mais l'enjeu était bien trop grand pour qu'elle renonce. Ses yeux se posèrent donc sur le chaman et la tension retomba en elle. Les colères d'Enrique ne lui avaient jamais fait peur et quoiqu'il advienne elle devait se débarrasser de lui.

Ses yeux, qui n'étaient pas les siens, suivirent sa main comme il prenait sa baguette. Elle fronça les sourcils. Ils eurent la même expression, relevant le menton comme un seul homme. Ils avaient souvent été près de ne faire qu'un intellectuellement et ça n'avait rien d'étonnant qu'à ce moment-là, alors qu'ils cherchaient l'opposé de ce que voulait l'autre, qu'ils se ressemblent à ce point.

Autour d'eux l'atmosphère s'alourdit et c'était peut-être la première fois qu'elle savait n'avoir pas les armes pour lui répondre. Il faudra donc qu'elle joue plus finement, qu'elle n'aille surtout pas à l'affrontement et ça ne lui ressemblait pas. Malgré tout, elle était suffisamment heureuse de le revoir, sans en rien montrer, pour ne pas se sentir vraiment frustrée. Elle le laissa verrouiller la porte, tirer les stores du magasin, et lui retirer les quelques seules choses qu'elle avait encore le luxe de pouvoir faire parfaitement bien avec une baguette.

« Asphodèle. Tu as du culot pour me mentir, Asphodèle. »
« Tu me connais mieux que ça Enrique. », répondit-elle posément, « Et j'ai bien peur que dans notre intérêt à tous les deux il faille que tu fasses confiance à Mrs Wolfsbane. J'ai assez perdu, ne me rend pas les choses encore plus difficiles s'il te plait. »

Elle n'avait rien perdu de son cran et lui qui la connaissait mieux que personne, savait que lorsqu'elle prenait ce ton, il ne servait à rien de discuter. C'était une réponse qu'elle avait pesée, plus longuement qu'il l'imaginait. Toutes les fois où elle avait fermé les yeux et raconté à un Enrique imaginaire tout ce qu'elle aurait eu envie de partager avec son meilleur ami.

Derrière les traits de Wolfsbane, Asphodèle se montrait, ferme et rationnelle qu'elle avait toujours été. Les expressions étaient les mêmes, seul le physique jurait et faisait encore barrage.

Il était en colère et ce n'était pas une colère qui s'effacerait de si tôt. Il lui en voulait. Elle comprenait pourquoi. Elle le comprenait rationnellement. A sa façon. Elle l'avait abandonnée, qu'importe la raison pour laquelle elle l'avait fait, seul le résultat importait, pour elle comme pour lui. Lui dire qu'il lui avait manqué, ce n'était pas le moment, et ce n'était pas son fort. Elle ne disait pas, Asphodèle. Autrefois elle le lui aurait montré, il aurait compris, ils se seraient pris dans les bras et lui non plus n'aurait rien dit. Parce qu'à l'époque ils n'avaient pas besoin de parler. A l'époque...
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 9 Sep - 10:42

« Tu me connais mieux que ça Enrique. » L'envie de lui répliquer, qu'il pensait que c'était caduc se fit violemment ressentir à tel point qu'il s'en brûla presque les lèvres. Son regard était aussi métallique que pouvait l'être une épée récemment forgée, et l'on voyait sur son visage, qu'il était complètement borné.

« Et j'ai bien peur que dans notre intérêt à tous les deux il faille que tu fasses confiance à Mrs Wolfsbane. J'ai assez perdu, ne me rend pas les choses encore plus difficiles s'il te plait. »
Enrique eut un léger sourire, mais il n'avait rien de joyeux, ni même de gaie. Il n'avait qu'une envie, c'était de hurler, et hurler jusqu'à s'en casser la voix, accompagnant sa gueulante d'explosion en tout genre sur le mobilier de la pièce. Mais il n'en fit rien, gardant un calme olympien. Leur confrontation se faisait par leur regard, une lutte titanesque faisait rage. Elle ne souhaitait pas lâcher du terrain, malgré sa faiblesse notable, et Enrique n'osait pas non plus trop abusé, afin d'éviter que cela ne parte en sucette directement. Ils étaient très doués, tous les deux, dans ce domaine, et exploser la boutique, n'était pas vraiment dans son optique pour rester discret. Cependant, il n'avait qu'une envie, c'était de le faire.

Il s'approcha doucement d'elle, posant le bout de ses doigts sur le visage d'Asphodèle qui n'était pas le sien. Si il avait pu lui retirer ce changeforme, il l'aurait fait. Mais la potion était une biomagie qui ne devait, et surtout, ne pouvait être évacuer que par le biais d'une autre potion, ou par le corps lui-même. Attendre une heure, n'était pas non plus quelque chose de titanesque à faire. Et puis, ils avaient tellement de choses à se raconter... Enrique soupira, retirant sa main du visage de Mrs. Wolfbane, pour lui prendre la main, avec une douceur incroyable. Il baissa le regard, observant la main de cette dernière, avant de dire : « Tu n'as pas, et tu ne dois pas t'en faire quant à ma sécurité. Tu es mon amie, et peu importe ce que tu as, quand j'ai décidé d'être ton ami il y a huit ans, c'était pour le meilleur, et pour le pire. Toute ta personne est mon amie, alors cesse de vouloir me fuir pour me protéger, car je le prends plus pour une insulte à notre amitié, qu'à un geste amical. »

Il redressa son visage, avant de la prendre dans ses bras. Il lui murmura : « Je t'ai haï à un tel point, que j'eus préféré que tu sois morte, pour justifier ton absence. Et voilà que c'est maintenant le cas... » Il soupira, resserrant son étreinte sur sa meilleure amie. Partagé entre deux camps d'émotions, il avait préféré pour la méthode douce, refoulant toute cette haine emmagasinée. Il la serra fortement, profitant de ce court moment, avant qu'ils ne parlent réellement.
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeDim 9 Sep - 11:28

Elle savait bien à quel point il pouvait être en colère. Le Enrique qu'elle avait abandonné sept ans auparavant l'aurait été et si celui qu'elle avait là devant elle n'avait pas eu tant de sang froid, il aurait probablement détruit la pharmacie de Mrs Wolfsbane comme autrefois ils avaient détruit une allée de la bibliothèque à Poudlard par pur orgueil. A ceci près que cette fois-ci, elle n'aurait pas été en mesure de l'accompagner.

Elle le laissa effleurer son visage sans même se demander à quel point il pouvait paraître incongru voire déplacer qu'un si jeune homme se permette ce genre de geste, infiniment plus tendre que ce qu'elle méritait pour lui avoir menti, envers une femme qui sortirait bientôt de l'âge mur.
Asphodèle soupira, lovant son visage au creux de cette main comme elle avait toujours fait et pendant un bref instant, elle se permit d'oublier tout le reste.

« Tu n'as pas, et tu ne dois pas t'en faire quant à ma sécurité. Tu es mon amie, et peu importe ce que tu as, quand j'ai décidé d'être ton ami il y a huit ans, c'était pour le meilleur, et pour le pire. Toute ta personne est mon amie, alors cesse de vouloir me fuir pour me protéger, car je le prends plus pour une insulte à notre amitié, qu'à un geste amical. »

Elle ne cilla pas mais ses yeux restèrent fichés dans ceux d'Enrique. Comment pouvait-elle lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas accepter de perdre une vie qui lui était si précieuse? Il la serra dans ses bras et, si elle en avait encore était capable, elle aura sans doute pleuré amèrement comme elle passait les siens autour de son cou. Tant de souvenirs, tant de choses qui lui avaient manqué.

« Je t'ai haï à un tel point, que j'eus préféré que tu sois morte, pour justifier ton absence. Et voilà que c'est maintenant le cas... »
« Je sais Enrique mais si c'était à refaire... », elle se raidit un peu dans ses bras avant de souffler tout bas, « ...ta vie m'est trop précieuse. J'ai préféré ça, même si ça ne me ressemblait pas, même si cette vie là c'est tout ce dont j'ai horreur... au moins je savais qu'ils ne te prendraient pas toi pour m'avoir, s'ils pensaient que tu n'étais rien à mes yeux. Ils ne t'auraient pas tué Enrique, ils auraient fait bien pire. Et si tu es disposé à faire ça pour moi... moi je n'aurais jamais pu l'accepter. »

Elle se défit de son étreinte, si douce fut-elle, pour prendre son visage dans ses mains glacées, poser son front contre le sien. Comme autrefois.

« J'ai besoin que tu comprennes ça Enrique... je ne te demande pas de ne pas me haïr. Juste de vivre. »
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeJeu 13 Sep - 12:54

Si Enrique s’était laissé emporter, il l’aurait sûrement tué. Ses yeux étaient révolvers, son visage doré était dénué de toutes expressions. Ce qui lui avait dit semblait être entré dans une oreille, pour ressortir de l’autre. Enrique n’avait qu’une envie, c’était la secouer très fort, jusqu’à ce qu’elle se rompe le cou histoire de lui faire comprendre. Mais non, elle continuait dans son délire, enfonçant une longue dague effilée dans la blessure qu’il avait au cœur. Il baissa la tête, blessé, avant de la relever, le regard froid, le visage sérieux. Il tendit les bras pour la rattraper alors qu’elle s’éloignait de lui, et il la plaqua contre son torse. Il posa sa tête sur l’épaule d’Asphodèle, orientant ses lèvres vers son oreille, et il lui murmura :

« Tu ne me laisses donc pas le choix. »

Quelques secondes plus tard, Enrique exécutait un transplanage d’escorte, emmenant Asphodèle défier l’espace-temps pour un court, mais violent instant.

[…]

Lorsqu’ils réapparurent, il faisait froid au dehors. La lune était encore haute dans le ciel noir de la nuit. Enrique ré-ouvrit les yeux, s’éloignant d’Asphodèle d’un bond en arrière, lui arrachant sa baguette des mains. Ce qu’elle put voir en premier lieu, ce fut Enrique qui reculait en direction de quatre latinos, qui, visiblement, avaient d’étranges airs de famille avec son meilleur ami. Il y avait Saul, guère plus vieux qu’eux, Diego et ses rastas d’une taille plus que raisonnable, Güiza et son étrange aura maléfique, ainsi qu’une petite vieille qui semblait être encore dans la fleur de l’âge, qu’on surnommait la Mama.

Autour d’elle, il y avait une bande de noirs tous aussi charismatiques les uns que les autres. Les femmes étaient sûrement les plus impressionnantes, sans que l’on ne sache réellement pourquoi. Derrière Asphodèle, il y avait Awa, une petite femme, un peu dans le cliché, peut-être, noir et bien portante, mais pas moins terrifiante.

Enrique ouvrit légèrement la bouche, et il lui dit dans un français approximatif : « Bienvenue dans la famille de ta mère, Asphodèle. » Son ton de voix était glacial. Remarquez, l’ambiance de la pièce semblait l’être tout autant. Surtout à l’égard de la jeune reine des damnées en devenir.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeJeu 13 Sep - 20:56

Lorsqu’il transplana, elle le serra d’autant plus fort par réflexe ou par appréhension peut-être. Difficile à dire. Un instant elle se sentit se désintégrer, dévorée par la colère d’Enrique et par sa magie. La sensation désagréable ne dura qu’une fraction de seconde mais c’était suffisant pour lui soulever le cœur. Son corps s’était débarrassé de la magie pour la remplacer par autre chose. Ce genre de tour ne lui réussissait plus guère désormais.
Il s’écarta d’elle tout aussi brusquement qu’il avait pu la serrer. Les yeux d’Asphodèle rencontrèrent alors ceux de Güiza. Ce ne fut pourtant pas la vision de ce monstre humain qui lui fit le plus d’effet mais les quatre mains qui se saisirent d’elle à l’instant où Enrique faisait cette drôle d’annonce :

« Bienvenue dans la famille de ta mère, Asphodèle. »

Elle n’eut pas le temps de répondre ni même de se retourner pour voir à qui appartenait ces mains intrusives. Une odeur de mort purulente la pris au nez. La panique s’insinua en elle. Elle eut le réflexe de se débattre et c’est comme ça qu’elle put apercevoir les deux hommes qui la maîtrisaient et l’embarquaient déjà vers une destination inconnue. Deux grands gaillards qui n’avaient pas de forme dans leurs costards trop grands et exhalaient cette épouvantable odeur de pourriture qu’elle seule pouvait sentir. Elle ravala fièrement le mélange de lait, de miel et de sang qui fit irruption dans sa bouche, trop noble pour le vomir devant lui qui la regardait avec cette haine dans le regard. Quand elle comprit que sa lutte était veine, loin de se calmer, elle continua de se démener comme un beau diable mais ses yeux poignardaient Enrique. Qu’est-ce que c’était que ce plan ? Que s’imaginait-il lui faire ?

Sur son passage forcé, elle croisa le regard suffisant d’une grande femme au crâne rasé. Ce seul regard était une provocation. Elle se sentit jetée comme un vulgaire sac mais retomba aussi bien qu’elle le put dans la poussière. Elle ne laissa pas passer une seconde pour se relever et fondre droit devant elle. Elle stoppa net quand elle remarqua qu’elle se trouvait dans un grand cercle de sel répandu. Elle s’accroupit pour examiner la chose et quand elle se redressa ce fut pour asséner un grand coup dans la barrière invisible qui la séparer du monde entier, et surtout de ces dizaines d’yeux qui perçaient l’obscurité dans sa direction. Lionne en cage, elle observait autour d’elle à la recherche d’une faille et quand elle se rendit à l’évident, tous se rapprochèrent.

Une femme bien portante lui sourit mais Asphodèle ne trouva rien de réconfortant dans ce sourire.

« Qu’est-ce que c’est que cette blanche ? »
« C’est une potion tanti… » Expliqua une fille qui devait avoir l’âge d’Asphodèle et qui, contrairement au reste des gens qui se trouvaient là, ne la regardait ni avec suffisance ni avec curiosité. En fait, elle avait plutôt l’air contrit quoiqu’Asphodèle puisse sans mal voir les efforts qu’elle faisait pour ne rien laisser paraître.
Un nouvel homme approcha. Il menait deux boucs noirs à la longe, la démarche un peu nonchalante mais un regard particulièrement fier et noir.

« Donne les cabris Jango, nous allons commencer. Ti’Rico va-t-en voir si Obi s’ennuie pas. C’est pas bon que tu te fasses les dents sur des clous de 10 pennies pendant qu’on s’occupe de ta catin. »

Asphodèle bondit intérieurement. Pour qui se prenait-elle cette vieille créole avec son français mal dégrossi ? Elle n’était la catin de personne et elle le lui ferait savoir dès qu’on lui laisserait la moindre occasion de sortir. Doucement, ses cheveux perdaient de leur ressors, s’allongeant comme ils prenaient une couleur d’un blanc éclatant.

Comme ils la voyaient changer de forme, les voisins qu’Awa Mayfair avait invité à sa petite fête murmurèrent. La peur se faisait sentir. Ils voyaient dans ce cercle un démon fourbe et leur ferveur allait nourrir les orishas tandis qu’ils se délecteraient des psalmodies des obeah, reprises en rythme dans le chœur lancinant de la petite foule qui était assemblée là. Sans attendre une réponse du ‘Ti Rico, Jango s’était mis à parler. Une langue étrange mi- chantée. Une longue phrase qu’il répétait et répétait encore.
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 13:47

La Mama éclata de rire lorsqu’elle les entendit parler. Non, non, elle ne se fichait pas de leur façon de parler, non. Elle riait parce qu’elle trouvait ça tellement drôle… De voir l’impact de ce jargon sur la petite blanche, comme la Beké l’avait nommé. Cette dernière n’avait pas encore compris ce qui se passait, ou du moins, qu’elle n’avait pas encore tout compris. Elle posa sa courte main sur l’épaule d’Enrique, tandis que Güiza, Saul et Diego se retirèrent de la pièce, comme un homme, afin de protéger la maison, car déjà, la blanche prenait des couleurs, alors que ses cheveux la perdaient. Enrique se mordit la lèvre inférieure. Non, il n’irait pas. Il ne le formula pas, mais il l’expliqua en ne bronchant pas. S’il y avait quelqu’un qui devait aller voir Obi, ce n’était pas lui, non. Asphodèle était trop importante à ses yeux pour qu’il la laisse là, seule, se faire malmener par des obeahs trop impressionnés par la créature qu’ils avaient devant elle.

« C’est une potion. Du polynectar. Elle se cache, la petite blanche. »


A nouveau, la Mama éclata de rire. Elle s’approcha doucement, sans trop non plus, afin de ne gêner personne. Elle n’aimait pas quand on la collait lorsqu’elle s’exécutait, elle aussi, dans sa magie. Une magie pas trop éloignée, de celle des Mayfair, même si, contrairement à eux, elle savait brandir une baguette magique. Elle ne l’utilisait que trop peu pour que les Mayfair y attachent une grande importance.

Asphodèle reprenait doucement sa forme réelle. Ses traits étaient marqués, et même si elle avait pris de la couleur, elle était étrangement pâle. Son corps semblait froid. Enrique le devinait car son âme semblait se consumer par ce mal qu’il l’a rongé de l’intérieur. Enrique sentit une vague d’émotions l’envahir. Mais rien ne sortit. Rien. Pas même un battement de cils. Il resterait de marbre. La Mama lui lança un regard. On pouvait, d’un point de vue extérieur, se dire qu’elle se moquait de lui, prête à bondir pour se moquer de lui, si jamais il craquait. Pourtant, il n’en était rien, sinon, tout le contraire. La Mama était prête à le défendre, si les noirs l’attaquaient sur ses sentiments.

Au dehors, Güiza se mettait délicatement à genoux, suivi par Saul qui s’assit en tailleur. Diego s’adossa sur une colonne de bois blanche toute décrépit. « Ca sent mauvais… » « A nous de jouer, hein Tonton ? » Pour toute réponse de Güiza, on entendit un éclat de rire à faire froid dans le dos. Lorsqu’il posa le front sur le bord de la marche, des flammes s’allumèrent tout autour de la maison, encerclant cette dernière comme si elle avait été entourée d’une vingtaine de petit brasero.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 19:02

Les chants qui s’élevaient de derrière la bicoque des Mayfairs rappelaient les champs d’esclaves. Ceux qui faisaient peur à leurs maîtres blancs. Bientôt Jango était en transe. La Beké faisait un commentaire sur la présence du ‘Ti Rico. Quelque part elle avait raison. Ca n’annonçait rien de bon que de laisser les partis prenants assister à un rituel vaudou. Cela finissait toujours mal. Awa prit le parti du petit mais d’un regard elle lui faisait comprendre qu’au moindre signe elle l’éjectait.

Elle fendit le petit groupe et pris avec elle les deux boucs pour entrer dans le cercle. Au plus près d’elle, la jolie Mana baisait une miniature de masque africain qu’elle portait au cou puis, ouvrant une valise de cuir qui avait vécu, elle sortit deux crânes gravés d’étranges signes. Recouvrant le couvercle de sa valise d’un drap noir, elle alluma quelques bougies, posa ses crânes de façon à ce qu’ils regardent vers Asphodèle. Quelqu’un jeta une vieille chaise en bois taillée d’une seule pièce dans le cercle.

Asphodèle n’y prêta attention que lorsqu’elle atterrit sur ses quatre jambes dans le cercle, mais sans plus dans un premier temps. Autour d’elle, les voix viraient dans un grondement assourdissant, suivant les imprécations de celui que la vieille avait appelé Jango.

« Assied toi chérie. » invitait justement la vieille en désignant la chaise.

Asphodèle ne broncha pas plus qu’Enrique n’avait sourcillé quand elle lui avait demandé de vider les lieux. La vieille sortit un couteau, visiblement insensible à l’effronterie de sa cadette.

« Eh bien tu es sourde grand dié ! », elle prit la longe d’un des boucs qui traînait à ses pieds et gronda soudain, « assis j’ai dit ! » et Asphodèle n’eut d’autre choix que de s’assoir.

Non pas qu’elle ait obéi de son propre chef mais une force invisible l’avait comme soudée à la chaise de bois, ses poignets restaient fixés aux accoudoirs. Sur les tempes d’Asphodèle les veines saillaient de colère, elle se débattait, quasiment immobile et pourtant, véritable furie à l’intérieur de ce corps qui obéissait à l’obeah.

Awa jeta sur ses genoux une petite poupée aux longs cheveux de paille. C’était probablement censé la représenter. Inutile de dire qu’Asphodèle en prit ombrage mais à côté du reste ce n’était rien.

« Là ! », annonça l’obeah approchant d’Asphodèle.

Derrière elle le petit groupe redoublait d’intensité dans leur chant. La plupart était entré dans une transe profonde, oubliant totalement ce qui se passait autour d’eux. Asphodèle ne quittait pas Awa Mayfair des yeux. Jamais elle n’aurait adressé un regard à Enrique. Il la mettait dans une position d’extrême faiblesse. Il la livrait à ces gens sans même lui dire ce qu’ils allaient faire d’elle et, bien qu’elle ait en lui une absolue confiance, ça ne passait vraiment pas. Fallait-il qu’il soit aussi borné qu’elle pour ne pas comprendre à quoi ils s’exposaient tous les deux avec ses petits jeux couleur pays ?

Soudain sans crier gare, l’obeah égorgea l’un des deux boucs sur les genoux d’Asphodèle et se mit à marmonner son propre mantra. L’odeur du sang excita un bref instant tous les sens de la jeune femme puis, à l’instant où le cœur cessa de battre, elle retrouva cette affreuse odeur de mort qui, même toute fraîche, lui retournait le cœur. Elle n’eut le temps de rien que, le bouc rendant ses derniers soubresauts céder la place à l’autre. Awa le poussa du pied. L’autre bête se débattait autant qu’Asphodèle s’était débattu mais l’obeah l’empoigna par les cornes et, le serrant contre elle, elle trancha vif à la jugulaire et le sang se répandit en une gerbe rouge vif sur le visage d’Asphodèle. L’enfant de la nuit suffoquait de toutes ces morts, et ce n’était encore rien. Elle sentit à nouveau le contenu de son estomac lui jouer des tours mais cette fois-ci elle n’empêcha rien, incapable de supportait la proximité des cadavres, même si frais.

A partir de là, Awa Mayfair recula jusqu’à sortir du cercle. Asphodèle baignait dans le sang des boucs. Alors l’obeah joignit ses chants aux prières discrètes de Mana. Elle se saisit des deux crânes de la plus jeune des obeahs et les brandit vers le cercle. Rien ne sembla se passait d’abord. Le groupe de créoles continuaient dans leur transe. Une femme s’écroula. Personne ne la ramassa. Puis soudain, Asphodèle se raidit d’avantage dans sa chaise. Elle se contorsionnait et luttait contre une force invisible. Ce manège dura assez longtemps, jusqu’à ce que les cris de terreur qui déchiraient l’atmosphère pesante et la moiteur dans l’air fissent bondir Mana Mayfair.

« Tanti ! Tanti il faut arrêter ça.
- Tranquille ma fille. Elle va se calmer.
- Elle ne se calme pas tanti, ils vont la briser si elle continue de résister !
- Elle ne va pas continuer… » répondit posément Awa.

Mais Asphodèle résistait encore et encore, fidèle à elle-même. Exu lui avait prêté ses yeux, nourri de sa peur à elle, l’orisha lui avait ouvert la vue au monde des esprits et ce qu’elle y voyait n’était que trop terrifiant. Les deux crânes avaient montré leur âme. Deux hommes qui obéissaient au doigt et à l’œil à une autre Awa Mayfair qui elle aussi voyait avec les yeux d’Exu.

Les passeurs d’Awa essayaient d’arracher Asphodèle à son propre corps, passeurs de mort qu’ils étaient à ses yeux. La métisse ne leur cédait rien. Et comme elle continuait, les traces de sa lutte paraissait sur son visage en étranges griffures qui s’effaçaient aussitôt qu’elles apparaissaient. Ses vêtements lui collaient à la peau, imbibés d’une sueur légèrement rosée qui trahissait l’ascendant du don obscur sur ce corps en lutte. Doucement elle passait à un état de souffrance physique tel, que Mana se releva tout d’un coup.

« Tu vois très bien que si. Moi je ne participerai pas à ça ! » coupa la jeune obeah sèchement.
Elle s’éloigna vers la maison, laissant le groupe à son office macabre…
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:12

Au dehors, on entendait les chants des noirs de plus en plus forts. Certains entraient en transe, d’autres y étaient presque. Güiza sentait une étrange sensation en son bas ventre. Celle du pouvoir, celle de la violence. Un sourire se dessinait sur son visage, alors que déjà, dans l’ombre, l’on voyait se dessiner des silhouettes, énormément de silhouettes. Le sourire devint carnassier. Diego décroisa ses bras, faisant pendre un étrange chapelet. Saul, quant à lui, leva les yeux vers la lune, avant de sortir une étrange petite bougie et une courte dague d’argent avec laquelle il se coupa le pouce gauche. Avec ce dernier, il traça un cercle, puis un étrange symbole aztèque, avant de poser la bougie sur ce symbole. Il retira son tee-shirt de lin. Enfin, il se mit à psalmodier d’étranges mots. Si la brise soufflait, d’abords, de temps à autres, bougeant avec un peu plus d’insistances les branches des arbres environnants.

Quelques instants après, ils furent rejoint par Mana Mayfair. Devant elle, on commençait à voir les silhouettes avec un peu plus d’insistances. Grâce aux braseros sortis de nulle part, on parvenait même à distinguer certains visages… Des visages de mort. Les enfants de Caïn, bien que non voulu, étaient là pour protéger leur reine.

Dedans, la pression était violente pour Enrique. Les chants étaient terribles à ses oreilles. Il ne savait pas quoi faire. En même temps, il savait qu’il ne pouvait rien faire mais surtout, qu’il ne devait rien faire. Finalement, il s’assit doucement, en tailleur, copiant à son tour, ce que Saul avait fait au dehors. Comme si une même entité les avait, à tous les deux, fait agir en même temps, faisant exactement la même chose.

La Mama observait le spectacle, se mouvant tel un félin, avec cette grâce si particulière, entre les différentes personnes, enjambant même, celles qui succombaient à leur propre transe. L’énergie, … La magie qu’il y avait dans l’air était palpable. Elle se matérialisait presque, aux yeux de tous. Les flammes dansaient, comme si les flammes de l’Enfer venaient accompagner l’acte d’Awa, se demandant si il fallait ou non, protéger la fille de Caïn. Enrique ouvrait de temps en temps les yeux, se mordant, parfois, la lèvre inférieure. La violence, la douleur d’Asphodèle se faisait sentir en chacun d’entre eux. Certains avaient peurs. Elle, elle avait peur. Alors, doucement, il se coupa le pouce, qu’il plongea dans la flamme de la bougie. La douleur était d’abords intense, puis peu à peu, la brûlure qui se faisait voir sur le pouce disparut, et Enrique tombait, lui aussi, dans une transe. Sa magie, celle d’Enrique, s’insinuait doucement parmi la magie des Obeahs. Le Vaudoo était bien trop présent pour que quiconque ne s’en rende compte. Elle franchit délicatement le cercle de sel, pour parvenir aux pieds d’Asphodèle.

Tout doucement, la magie d’Enrique s’empara de sa meilleure amie, l’enivrant de son odeur, de sa présence, de son charisme. Elle était pleine de chaleur, l’apaisant. Enrique, quant à lui, transpirait. La chaleur de la pièce devenait de plus en plus étouffante. Il ne bougeait plus, tandis que la sueur perlait sur son torse, sur son visage. La Mama posa directement ses yeux sur son petit-fils. Alors, elle s’immobilisa enfin, et entreprit à camoufler toute trace de sa présence dans le rituel d’Awa. Elle la connaissait bien, alors elle utilisait son savoir pour éviter qu’elle ne remarque quoique ce soit. Plus facile à dire qu’à faire… Mais ce n’était pas une chose trop difficile. Pas pour la Mama.
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:14

Ce n’est qu’en sentant la présence familière d’Enrique qu’Asphodèle relâcha son attention rien qu’un instant, bien suffisant pour que les sbires d’Awa Mayfair s’en saisissent et l’arrachent à son propre corps. Quand dans le monde du tangible la bouche de la Reine des Damnés poussait un cri de douleur digne de celui d’une banshee, tirant hommes et femmes de leur transe, dans le monde de l’intangible Asphodèle regardait Enrique. Pourquoi tu me fais ça ? Semblait-elle dire de ce regard plus implorant qu’assassin.

Dans le cercle, la jeune femme baignée de sang, perdit parfaitement connaissance. Son menton retomba mollement sur sa poitrine. Puis, le temps sembla se figer. Le rituel était terminé. Mais, à la surprise de tous, Awa sortit une bouteille d’eau de vie d’on ne sait où et, l’ayant débouchée, elle l’agita sous le nez de son cobaye comme pour la ranimer. Elle continuait de marmonner des phrases incompréhensibles puis elle alla s’accroupir en dehors du cercle, attendant quelque chose que personne d’autre qu’elle n’avait prévu. Cela dura un long long moment, peut-être une heure où le silence fut complet.

La Beké la regardait d’un œil suspicieux. Jango fronçait les sourcils. C’est alors qu’Asphodèle releva la tête, difficilement, comme si elle avait porté le poids du monde en guise de couronne. Un sourire qui n’était pas le sien se greffa sur son visage. En fait, rien de tout ce qu’elle pouvait exprimer au –delà de sa propre fatigue ne semblait lui appartenir.

« La joie de vivre », fit l’obeah
- Tu ne sais rien Awa Mayfair.
- Tu crois tiendre la paix ici démon ?
- Et toi tu crois me retenir obeah., répondit Asphodèle d’une voix étrangement posée.
- Il ne fallait pas coller cette chérie-là. Dis-moi qui tu es et je te laisse t’en venir.
- Tu n’es maître de rien Awa Mayfair si tu crois que je ne suis pas aussi en toi… »

Awa Mayfair camoufla parfaitement bien sa surprise, mais les autres personnes présentes n’en firent pas autant.

« Il ment » décréta Jango pour calmer tout le monde. Sa voix, imposante suffit pour un temps à produire l’effet escompté.

« Je ne mens pas obeah. Je suis en elle. En toi. Je suis en chacun de vous… tu ne sais rien Awa Mayfair… » répondit la voix mourante d’Asphodèle comme si elle avait été en train de quitter son corps au sens propre. A nouveau son corps retomba dans la léthargie et un long silence s’ensuivit.

Mana détourna un bref instant les yeux de la masse informe qui se rapprochait de la maison. Les ombres sortaient du bayou mais elle, l’obeah, la protégée d’Exu, elle venait de sentir quelque chose de pire que tout ce qui pouvait sourdre des eaux saumâtres. Un frisson la parcourut. Elle adressa un regard à Saul sans trop savoir pourquoi lui et c’est là qu’elle le vit émerger de la masse informe des morts qui rampaient hors des marais jusqu’à eux. Une silhouette longiligne si étirée qu’elle ne pouvait pas être humaine. Il se tenait loin encore pourtant mais elle crut qu’il la saluait en soulevant un immense chapeau. L’homme disparut, c’est à ce moment-là que les premiers vampires se mirent à fondre sur eux. Awa l’avait prévenue. Ces choses-là sentiraient forcément ce que leur « reine » souffrirait pendant le rituel. Forcément.

Mana ferma les yeux, joignant ses mains comme seul un croyant désespéré peut le faire. Pourtant elle n’était absolument pas désespérée, simplement en train de murmurer à l’oreille de Lemanja puisqu’elle avait laissé sur l’autel du rituel, ses deux plus puissants talismans : Exu le rouge et Oxala.

« Comme on se retrouve la vieille, annonça une voix juste derrière le petit groupe de créoles.
- Le Changeur. Tu viens baver là où ton maître t’envoie, damné…
- Pas du tout. Et puis quel maître d’ailleurs ? Linius ? Parle plutôt de ton maître à toi la vieille, je ne fais que venir m’assurer que vous n’allez pas trop me l’occire. »

L’immense Changelin’ s’arrêta à hauteur d’Enrique. Il portait un chapeau démesurément grand, un pardessus de cuir noir, une redingote très dandy et surtout un 22 long rifle noir également. Une rafale de tirs retentit dans sa direction. Pourtant aucune balle ne sembla l’atteindre. L’homme juste en face de lui en revanche, fut touché à l’épaule, et la tenue impeccable du vampire transformée en passoire.

« Tu me devras 900 dollars pour ça Awa, c’était mon plus beau chapeau, fit le vampire en déposant ledit couvre-chef.

Jango dispersait le groupe. Deux personnes emmenaient le blessé sans doute vers le médecin le plus proche. La Beké n’avait pas bougé d’un pouce, nullement impressionnée par tout ce cirque. Awa adressa un regard à la Mama dont elle seule pouvait probablement saisir la teneur.

-Je ne viens pas parler avec toi et tes obeah, coupa le vampire en reportant son regard sur Enrique.

Il avait un œil marron parfaitement normal, et un œil qui semblait carrément décoloré. Sans doute une ancienne, très ancienne blessure, qui avait curieusement cicatrisé.

« Vous faites ce que vous avez à faire dans le cercle Ti’Rico. Comme on l’a dit. », fit Awa comme son rituel était terminé et qu’elle savait que le Changeur ne tenterait rien contre eux.
Le Changelin’ la regarda s’éloigner avec le reste de sa clique. Puis reporta son attention vers sa protégée.

« Le vaudou…, maugréa-t-il d’un ton réprobateur, enfin je suppose qu’il valait mieux qu’elle n’assiste pas à tout ça. Elle est passée outre le stade du porteur sain, il faut que tu le saches. Elle n’a plus de système immunitaire depuis au moins neuf semaines donc… tu sais à quoi t’attendre. 40% de réussite dans un scénario optimiste mais tu as de la chance c’est une coriace. J’espère que tu es sûr de ton sang. Elle pourrait aussi bien mourir d’une grippe que de ce qui la ronge. Dans tous les cas ça serait une mort rapide, vous n’avez pas le droit à l’erreur. »

Il semblait détaché et grave à la fois. Comme si tout ceci lui était égal et qu’en même temps rien de plus terrible ne pouvait arriver. Il reporta son attention vers Enrique, si minuscule à côté de lui.

« Tu étais le n°1 sur la liste petit. » fit-il simplement sans s’expliquer d’avantage…
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:16

Enrique ne suivit qu’à moitié l’entretien d’Awa avec l’entité qui semblait avoir été appelé envers et contre la santé d’Asphodèle. Plus les tortures d’Awa duraient, plus la douleur était intense pour le jeune hispanique qui tentait, du mieux qu’il pouvait, aider Asphodèle à rester droite, à rester debout, à conserver sa dignité quoiqu’il arrive. Il ne cessait de lui parler, de tenter de la rassurer, ne sachant pas très bien si cela servait à quelque chose ou non. Tout comme elle, il sentait les douleurs comme si elle lui était infligée, et à de nombreuses reprises, la Mama tournait son regard vers son petit-fils qui semblait vouloir subir l’épreuve que son amie endurer. Elle ne comprit que quelques instants plus tard, que, malgré son caractère, le cœur de son petit fils était pur, et plein de bonnes intentions, et qu’en son sein, il n’y avait plus qu’une personne pour laquelle il déplacerait monts et merveilles, c’était la petite noire qui se trouvait au centre du rituel. C’était plus qu’une amie, elle pouvait tout aussi bien l’entendre qu’un vampire. Leur cœur battait à l’unisson. Par son geste, par son désir de la guérir, il montrait à la terre entière qu’il se fichait éperdument des règles que la nature avait imposées, en les contournant avec brio, sans insulter la mère de tous.

Défier la nature du don obscure, quand même. Il n’y avait que lui pour le faire. Un sourire se dessina sur son visage tout ridé, le cœur rempli d’une fierté qu’elle peinait difficilement à cacher. C’était bien son petit-fils, et si il parvenait déjà à faire ce genre de trucs, qu’est-ce donc serait-il capable de faire dans dix ans ?
Enrique ouvrit un œil, puis deux, lorsque tout commença à se calmer pour Asphodèle.

Ramenant timidement son esprit à la frontière entre les limbes et le monde dans lequel il évoluait normalement, Enrique leva les yeux vers une immense personne habillée étrangement. Cette dernière s’était arrêtée devant lui, comme pour faire connaissance avec une personne dont il n’avait que trop souvent entendu parler. L’échange entre lui et Awa fut bref, les coups de fusils aussi. Enrique n’avait pas bougé. Son corps était encore meurtri par l’exercice qu’il venait de faire. Il donnait d’ailleurs cette impression de sortir de la douche, tant il avait transpiré. Enfin, le Changeur, comme Awa l’avait appelé, le regarda droit dans les yeux, lui disant qu’il était le numéro 1. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la réelle signification de ces mots, car ils sonnèrent étrangement en lui, comme lorsqu’Awa lui avait parlé de ce qu’elle avait vu à propos de lui, et d’Asphodèle.

La Mama se racla la gorge, ce qui suffit à Enrique pour apercevoir que déjà, l’importante communauté noire se retirait derrière. D’un bond, il se redressa, soufflant sur sa bougie, avant de traverser le cercle de sel. Il sortit sa baguette magique, faisant apparaître un chaudron de 5L contenant un sang précieux, récolté pendant ces derniers mois. Il y avait le sang d’Enrique, et celui de Saul. Penser que ce dernier était coagulé depuis ce temps serait faire affront à la magie du jeune chaman. Un sortilège de conservation emprunté à la biomagie de Sainte Mangouste – Merci Emìr et ses recherches personnelles pour son doctorat – avait été d’usage pour maintenir le sang au frais. Enrique ressortit sa petite dague, puis un kit de transfusion stérile. Il se lava les mains grâce à sa baguette magique, puis, il amena Asphodèle à lui, pour l’allonger doucement, faisant amener à lui, par magie, son tee-shirt qu’il roula en boule pour lui servir d’oreiller. Il nettoya les bras de la reine des damnés, puis, il entreprit de relier le chaudron et le kit de transfusion, avant de la piquer au bras. Avec sa dague, il lui entailla violemment, quoiqu’avec précision, l’autre bras afin de la purger de son sang pour lui en transfuser un autre.

Les flammes de la pièce se mirent à vaciller. Il avait un genou posé au sol, l’autre en hauteur, sur lequel il avait posé sa joue. Ses deux mains étaient positionnées délicatement sur le visage d’Asphodèle, de sorte à ce que ses doigts effleurent à peine les tempes de cette dernière. Puis, on l’entendit incanter sur un air de chanson. Cela restait un murmure, tant est si bien que l’on parvenait difficilement à comprendre réellement ce qu’il disait. Et quand on le comprenait, on entendait une langue morte, perdu depuis des siècles et des siècles. L’hispanique appelait doucement l’esprit d’Asphodèle à reprendre possession de son corps, en l’aspirant dans ce dernier. Il l’aida à réintégrer les lieux, à souder de nouveau son essence même à son corps si fatigué, tandis qu’il continuait son rituel.
Un sang noirâtre s’échappait d’Asphodèle. Ce qui était bizarre, c’est que, tandis que son sang fuyait son corps de par la blessure qu’il avait faite dans le bras de la reine, à son autre bras, on voyait déjà des couleurs, de véritables couleurs, habitaient de nouveau le corps d’Asphodèle.

C’était léger au début, puis ce fut progressif. Au bout d’une demi-heure, le sang fut changé. Alors il se pencha vers elle, effleurant de ses lèvres, celle de la jolie métisse, et il murmura, terminant ainsi son rituel :

« Asphodèle, ouvre tes yeux, et ressens de nouveau la vie te parcourir. »

Il eut un léger sourire, lorsque soudain, la porte vola en éclat, le corps de Güiza traversant la salle dans un nuage de poussière.

[…]

Une demi-heure plutôt. Les vampires venaient chercher leur reine. Cette dernière était en proie à divers tourments d’une rare violence. Il était, pour eux, impossible de laisser pareil chose se passer. Pour tout vous dire, chacun, ici présent, comprenait la présence des vampires. Mais ils ne pouvaient les laisser faire. Güiza s’était redressé, il avait reculé, sortant dont ne sait où, un sac en cuir noir, qu’il étalait sur le bois décrépi de la maison coloniale. On pouvait y voir un nombre incalculable d’aiguilles, et de dagues sacrificielles, de fioles, de flacons. Certains brillaient tellement qu’on avait l’impression que l’essence même du soleil y avait été enfermé, tandis que les dagues étincelaient de mille feux.

« A toi l’honneur, Saul. »

Sa voix était cassée, comme si, dans sa jeunesse, il avait trop fumé, trop bu. Son neveu hocha de la tête, fermant ses yeux, pour se mettre à chanter dans une langue ancienne, dans une langue où l’on sentait que les mexicains y avaient pris certaines racines pour faire de l’espagnol qu’ils avaient en arrivant, du nahuatl. Les flammes des braseros devinrent énormes, comme si elles comptaient lécher la voûte ténébreuse du ciel sans soleil. Diego se mettait tout doucement à bouger en rythme qu’imposait Saul, se laissant tout doucement entraîner vers un état second. Güiza saisit une courte lame, dont il tapota la lame de sa baguette. Prenant une fiole au liquide orangée, et brillant, il s’enfonça dans les ténèbres. Déjà, on entendait des cris étouffés, puis des bruits de corps qui tombent au sol, mort.
Le chant de Saul prenait de l’ampleur, de la confiance, de la puissance. Les flammes semblaient avoir été faites par le soleil même. Pour Mana, il n’y avait rien de plus logique. C’était lui qui s’occupait de la protection de la maison. Güiza et Diego étaient les deux armes que les chamans avaient amenées.

Diego bougeait son corps avec force, avec rapidité, avec rythme. Il n’était plus possible de douter : Il était bel et bien en transe. Il se mit à jouer avec son chapelet, tandis qu’il prenait une dague ornée d’un rubis de l’artillerie de Güiza. Il se coupa une veine, tout en dansant, et alors que son sang coulait au sol, on l’entendit produire un son étrange avec sa bouche. Des flammes de protection que Saul avait fait, l’on vit plusieurs silhouettes se dessinaient pour courir à travers les rangs des vampires, se jetant sur ses derniers pour les brûler jusqu’à ce que mort s’en suive.

C’était brouillon, mais efficace. Il y avait tellement de vampires, qu’un plan en bonne et due forme n’aurait jamais pu fonctionner. Saul continuait de chanter, les yeux fermés, la transpiration perlant un peu partout sur son corps à cause des efforts de concentration, Diego qui dansait comme un démon, donnant ainsi vie aux flammes, pour réduire en cendre les rangs des vampires, et Güiza continuait d’agir, se baladant au travers des ombres pour frapper, et frapper encore. La magie de Mana n’était pas de refus, et elle y avait tout autant sa place. Mais la situation commençait à devenir chaotique. Diego commençait à fatiguer. Saul avait le visage crispé sous la douleur que lui provoquait sa concentration. Les corps que Güiza entassaient semblaient ne servir à rien, il y en avait toujours trop. C’est à ce moment-là, que ce dernier revint vers les marches, débouchant son étrange flacon. Aussitôt, Diego et Saul se stoppèrent. Les flammes de brasero avaient été tellement alimentées de magie qu’elle n’avait plus besoin de Saul pour tenir. Saul prit Mana contre lui, s’agenouillant près de Diego, qui traçait de son sang un cercle de protection. Il murmura quelques mots, et d’un coup, une explosion comme on en avait jamais entendu dans toute la Nouvelle-Orléans retentit.

Güiza n’était plus là. Il venait de traverser la porte de la maison pour voler à travers la pièce où le rituel avait eu lieu. Non, à la place de Güiza, il n’y avait plus rien sinon un énorme dragon de flammes sombres qui semaient la panique parmi les rangs des vampires, provoquant une zizanie juste suffisante pour permettre à Enrique de finir de réveiller Asphodèle. Güiza se releva tant bien que mal, les bras tremblant sous l’effort comme si il n’avait plus de force. Sur son torse, il y avait une énorme trace de brûlure, tandis que de ses bras, l’on voyait encore du sang coulait un peu. Il eut un sourire amusé. La Mama secoua la tête, blasé, tandis qu’Enrique caressait machinalement la joue d’Asphodèle dont il avait posé la tête sur sa cuisse. Lorsqu’elle se réveilla, Mana, Saul et Diego venaient d’entrer à leur tour dans la pièce. Saul tenait toujours Mana près de lui, presque machinalement.
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:17

Changelin’ veillait tout ça d’un œil sceptique. Il ne prit pas un instant part au combat qui se jouait dehors. Ce n’est qu’après coup qu’on se rendrait compte qu’il était parti comme il était venu. Sans rien dire.

Mana adressa un regard à sa cousine qui ne semblait pas donné signe de vie, elle fronça les sourcils, contrariée. Elle aura dû s’opposer à Awa malgré tout le respect qu’elle lui devait. Son absence n’avait pas nui au rituel bien au contraire. Aux côtés de Diego, Güiza et Saul, elle avait fait s’éveiller Lemanja et lever les eaux du bayou. Les vampires s’y étaient laissé surprendre mais Lemanja était trop changeante pour que la petite obeah ait réellement pu lui faire confiance. C’est pour ça qu’elle était rentrée avec Saul. Et aussi un peu parce qu’il ne lui avait pas demandé son avis.

Quand enfin sa cousine ouvrit un œil, même difficilement, Mana eut un sourire rayonnant qu’elle adressa à Saul, toujours sans raison particulière.

Asphodèle fronça les sourcils. Elle se sentait écrasée par la chaleur étouffante de la pièce, ou peut-être était-ce la chaleur d’un sang nouveau en elle. Elle se sentait fiévreuse. Elle l’était comparée à ce qu’elle avait été les derniers mois de son existence. Son corps tout entier fourmillait de vie mais ce n’était pas si agréable qu’on aurait pu le penser car, dans ses membres roides, il lui semblait qu’on essayait d’apprendre au marbre ce que c’était que la souplesse, à la glace ce que c’était que de brûler…

« … »

Elle referma les yeux, retombant mollement entre les mains d’Enrique, endormie tout simplement. Mana fronça les sourcils. Etait-ce censé se passer comme ça ? Elle interrogea Saul du regard et tendit la main pour récupérer ses talismans qui retournaient d’eux-mêmes à leur protégée. Comme elle les passait autour du cou, Exu ferma les yeux. Elle hésita un instant puis se défit d’Oxala pour le glisser au creux de la main d’Asphodèle.

« Ça ira maintenant. », souffla-t-elle doucement en posant sa main sur l’épaule d’Enrique.

Elle le connaissait après pour savoir qu’il ne se sentirait pas mieux tant qu’Asphodèle ne se serait pas levée, forte sur ses jambes et surtout, vivante. Mais elle pouvait au moins lui apporter un peu de réconfort. Elle prêta sa chambre pour qu’on laisse sa cousine se reposer. Un premier lever de soleil ramena le calme pour un temps. Mais le jardin ne ressemblait plus à rien. Ce n’était faute d’avoir fait des pieds et des mains pour qu’Awa la laisse y mettre de l’ordre. Fatiguée mais toujours sur ses gardes, elle sortit avec un vieux râteau à feuilles pour prendre le soleil du matin. Elle en avait besoin même si tout ce qu’elle pourrait bien faire là serait défait le soir même quand les vampires reviendraient…
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:19

Enrique sursauta lorsqu’elle ouvrit les yeux. Il accueilli cette dernière avec un immense sourire tout aussi rayonnant que le soleil, puis, elle se rendormit tout aussi soudainement qu’elle avait ouvert les yeux. Il eut un sourire plus tendre, avant de se laisser tomber sur les fesses. Enrique lança un regard vers Saul, puis Mana, et enfin Diego. Ils semblaient tout aussi exténués que lui. Et visiblement, ils s’étaient bien battus dehors. La souffrance de la reine des Damnés avait dû les attirer ici. Baillant ostensiblement, il se leva en s’étirant, puis, avec l’aide de Mana, et Güiza, ils levèrent délicatement Asphodèle pour aller l’allonger sur le lit de Mana. Enrique lui déposa doucement la tête sur le coussin, avant de la couvrir du drap. Güiza lui prêta son épaule, alors qu’il soufflait un peu, las de cette nuit si mouvementée.

Saul était assis près d’une fenêtre du salon. Il avait remis son tee-shirt, lançant de temps en temps des regards au dehors, observant Mana qui s’attelait au dehors. Le jardin ne ressemblait plus à rien. Enfin, il imaginait. Car avec tout le remue-ménage qu’avait causé la défense de la bâtisse, il y allait sûrement falloir des semaines, voire des mois pour retrouver un semblant de jardin. Des traces noires jalonnaient le tour de la maison, montrant l’emplacement des braseros qu’il avait fait apparaître. Il tourna la tête vers le couloir lorsqu’il entendit des bruits de pas sortant de la chambre dans laquelle Asphodèle se reposait. Enrique se tenait tant bien que mal à l’épaule de Güiza, qui le déposa sur le canapé avec douceur. Sans un mot, il sortit dehors, s’asseyant en tailleur à la même place qu’il avait occupé la veille, le regard pensif.

La Mama était partie. Enrique ne savait pas où, elle ne lui avait rien dit. Saul s’approcha de lui, lui passant une main dans les cheveux avec affection avant de sortir à son tour. Enrique s’allongea sur le canapé, et s’endormit presque aussitôt.

Dehors, Saul s’immobilisa sur les marches de la maison coloniale, priant la terre-mère pour les excuser des désagréments qu’ils avaient causés contre les fils de Caïn.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:20

Le soir ne tarda pas à venir. Avant même que le soleil n’ait complètement disparu, les vampires étaient là, tapis dans les premières ombres. Ce soir-là, ils venaient en ordre rangé, pas comme le soir précédent quand ils avaient foncé tête baissée, aveuglés par une terreur dévorante. Pourtant pour eux, le calme n’augurait rien de bon. Si la reine ne souffrait plus ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle était sauve. Il y avait chez les vampires une croyance étrange qui voulait qu’en tuant une reine on tuait tous ceux qu’elle avait fait. Qui savait si ça n’était pas valable pour l’espèce tout entière … mais au-delà de ces superstitions, ils étaient là pour elle, parce que c’était en eux.

Cette nuit-là ils n’attaquèrent pas mais ils encerclaient la maison. Awa avait disparu avec la Mama. Il n’y avait pas l’ombre d’un Changelin. Mana murmurait à Exu comme minuit passait et qu’il n’écoutait plus que la part d’ombre en lui. L’orisha vibrait d’une force noire qui contrastait étrangement avec l’aura de pureté de Mana.

La seconde nuit rien ne se passa non plus. Ce ne fut qu’à la troisième nuit, lorsque le fils du ferrailleur vint pour demander un service à Awa, que les vampires bougèrent. Il n’y eut qu’un cri dans le noir.

« Ils nous coupent de l’extérieur. » réalisa Mana. Elle adressa un regard à Saul.
L’instant d’après, ils attaquaient. Ce n’est qu’à ce moment-là que Mana se rendit compte qu’ils étaient bien trois fois plus nombreux que le premier soir.

Asphodèle dut le sentir aussi car c’est le moment qu’elle choisit pour sortir de son long sommeil. Trois jours à dormir l’avait laissée un brin assommée. La lueur des flammes dehors attira son attention. Elle écarta le rideau avisant ce qu’il se passa. Sa vue était mauvaise. Son ouïe plus encore. Elle avait la sensation que ses doigts ne sentaient plus rien… elle ne savait pas ce que les amis d’Enrique avait bien pu lui faire mais elle devinait qu’ils l’avaient d’une manière ou autre débarrassée du don obscur. Elle saurait comment bien assez tôt, pour l’heure, il fallait qu’elle arrête le carnage à l’extérieur. Non pas parce qu’elle s’inquiétait de ce qu’il pouvait arriver aux habitants de cette maison – certainement à Awa Mayfair – mais quelque part là-dedans, il y avait Enrique. Et ils avaient une dispute à terminer de ce qu’elle se souvenait.

Elle sortit sans un bruit, préférant une porte qui avait l’air de sortir vers l’arrière de la maison que celle devant laquelle tout se passait. Elle disparut ainsi une bonne demi-heure à marcher vers la forêt dense. Elle choisit un endroit et attendit. Un premier vampire apparut. Puis un deuxième. Progressivement ils quittèrent tous l’enfer du jardin de l’obeah pour l’entourer, en silence. Chaque paire d’yeux braquée sur elle, ajoutait un peu plus à la tension ambiante. Elle releva le menton pour se donner confiance et prestance malgré son air fatigué.

Un vampire approcha, plus hardi que les autres. Il s’imaginait la toucher mais elle l’arrêta d’un simple regard. L’homme baissa la main, puis les yeux. Il lui suffit de penser qu’elle voulait qu’ils partent pour qu’ils obéissent, à contre cœur elle le sentit bien, mais elle craignait de leur laisser mesurer sa faiblesse. Quand ils furent tous partis, elle resta là, les pieds nus dans l’herbe. Elle n’était même pas vraiment sûre de savoir dans quelle direction se trouvait la maison de l’obeah. Elle savait simplement qu’elle n’avait aucune envie d’y retourner…


Dernière édition par Asphodèle Nospheratov le Ven 14 Sep - 20:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:21

Les jours défilèrent, et même si les nuits étaient tant redoutées, Enrique avait trouvé du temps pour se reposer. Il avait, bien entendu, passé beaucoup de temps dans la chambre d’Asphodèle pour lui passer de l’eau sur le visage, ou pour passer quelques instants, soit à lui parler de tout et de rien, soit à lui parler de ce qui se passait, ou de ce qu’il avait fait ces sept dernières années, lui expliquant ce qu’il avait fait, d’abords, pour la retrouver. Puis, pour savoir comment faire pour éradiquer ce sang qui l’empoisonnait. Enrique avait rapidement comprit qu’Awa serait une pièce maîtresse, mais jamais il n’aurait pensé qu’elle soit si proche d’Asphodèle, sans réellement l’être. La Mama lui avait révélé cette information lorsqu’il lui avait posé quelques questions, lorsqu’elle lui avait tiré les cartes. Ni une, ni deux, il avait filé pour la Louisiane, là où il savait qu’il pourrait trouver la prêtresse vodoo.

Saul, quant à lui, était resté très proche de Mana, la suivant où elle allait, lorsqu’il pouvait le faire, passant pas mal de temps avec cette dernière. Il apprit à la connaître, à rigoler à ses blagues, à sourire lorsqu’ils se regardaient longuement, sans comprendre pourquoi. Il se sentait attiré par cette dernière sans réellement savoir pourquoi. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait, mais le fait de la voir, là, de passer quelques jours ici, chez les Mayfair, proche d’elle, ça le rendait tout chose. Passer du temps avec elle lui faisait le plus grand bien.
Güiza, quant à lui, s’éclipsait de temps à autres, généralement, la journée. Talia lui aurait fait la tête au carré s’il l’avait laissé sans nouvelle pendant quelques jours. Et puis, étant donné qu’elle se trouvait en Angleterre pour le lancement de sa nouvelle filiale là-bas, la journée en Louisiane, correspondait au crépuscule, voir à la nuit en Angleterre. Autant vous expliquez qu’il savait comment se faire pardonner de ses absences.

Diego était parti au petit matin du premier jour, mais au troisième jour, il était revenu. Avec lui, il y avait Santos, le jumeau de Saul, et Cruz de Rivera. Les présentations avec Mana furent courtes, mais Santos ne put s’empêcher de ressentir l’amour de son frère pour cette dernière. Cruz était chaleureux, et ne pouvait passer plus de cinq minutes sans dire une connerie. Il semblait tout aussi baba cool que Diego, sauf que contrairement à ce dernier, il était plutôt bien habillé, le poil de barbe court, les cheveux rasés. Le grain de peau bien plus foncé que celui d’Enrique et Diego. Seul point commun avec les autres, il avait lui aussi tout un tas d’anneaux, de chevalières, de bracelets de cuirs ou d’argents de différentes formes. Autour du cou, il avait aussi un chapelet.

La Beké et Jango étaient avec eux. Le soleil se couchait doucement à l’horizon. L’attente était horrible. Par chance, les minutes passèrent plus ou moins vite. Cruz ne cessait de dire des conneries, et le rire de Diego arrachait souvent un rire ou un sourire bien prononcé sur les visages des gens présents. Santos jouait avec une courte lame et un bout de bois. Enfin, Güiza ouvrit la porte d’entrée, aussi froid que les ténèbres tombant. « Ils sont là. » « Vaut mieux les empêcher d’entrer, et les attaquer dehors. Saul, reste-là, et refais ton petit tour de protection. Mana, si tu pouvais l’aider… » Demanda Diego, se retournant vers cette dernière. « Moi, et Güiza, on va vers l’arrière de la maison, on va s’occuper de protéger les occupant. Nous vous laissons le reste. » Diego, suivit de Güiza, s’enfoncèrent dans le couloir, lançant des sortilèges sur les fenêtres et autres portes menant au dehors.

Cruz et Santos sortirent leur baguette magique. Enrique fit de même. Accompagné de la Beké et Jango, ils sortirent devant la maison, prêts à en découdre. Lorsque les braseros de Saul se mirent en branle et qu’on vit la montée des eaux provoqués par l’orisha de Mana, les vampires commencèrent leur attaque. Aussitôt, Cruz et Santos brandirent leur baguette, lançant tout un tas de sorts et de maléfices tous aussi bien pensés les uns que les autres. Entre les coupe-vent pour décapiter les vampires, les morceaux de bois en forme de pieux, ou encore les sortilèges de feu et de lumière solaire, il y en avait tout une ribambelle. Les zombies de la Beké sortirent de l’eau tandis que Jango faisait pleuvoir des rafales de balles que Santos enchantait de sortes à ce qu’elles blessent les vampires.

Enrique observait la scène, baguette au poing, avec ses pièces tournant autour de son bras gauche. Il ne savait pas quoi faire, et il avait l’intime conviction qu’il n’avait rien à faire pour que cela s’arrange tout seul. La porte d’entrée s’ouvrit derrière lui, et il vit Asphodèle. C’est là qu’il comprit. Il se mit à la suivre, les entourant d’un vent protecteur, et là, tout se stoppa. Un vampire tenta de la toucher, mais elle le stoppa net du regard. Enrique n’avait qu’une envie, c’était de le brûler comme un impie qu’il était. Puis, quelques minutes plus tard, ils se retirèrent. Enrique la prit dans ses bras, et il lui murmura : « On peut y aller, maintenant. Je pense que tu es tranquille pour quelques temps. » Il lui déposa un baiser sur la joue.
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Asphodèle Nospheratov
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MessageSujet: Re: It's like no matter what I do I can't convince you (pv) It's like no matter what I do I can't convince you (pv) Icon_minitimeVen 14 Sep - 20:25

Autrefois, Asphodèle aurait senti la présence d’Enrique sans même l’avoir voulu. Là, ses sens n’y étaient plus mais pourtant, quelque chose la fit se retourner juste comme il la prenait dans ses bras. Ca n’avait rien à voir avec leurs derniers échanges. Elle sourit, même si jusqu’à ce qu’il la touche elle s’était imaginée le crucifier sur place. Maintenant c’était oublié. Comme toujours, tout semblait une évidence avec lui. Les choses avaient toujours été simples entre eux c’était probablement ce qui faisait que leur amitié était si forte. Ambigüe penseraient certains. Elle, elle leur aurait simplement répondu « simple. C’est tout. »

« On peut y aller, maintenant. Je pense que tu es tranquille pour quelques temps. »

Elle eut un sourire apaisé puis amusé quand il posa un baiser sur sa joue :

« Ne me dis pas que tu as remarqué que je détestais cet endroit… »

Qui ne l’aurait pas détesté à sa place ? Quitter ce maudit endroit avait été la chose la plus intéressante qu’il lui avait proposée depuis qu’il l’avait retrouvée malgré elle. Elle le garda encore un peu contre elle, songeant à tout ce qui allait suivre ces quatre jours. Il l’avait mise sur le devant de la scène, quand bien même ça n’avait pas été son intention première. Elle n’avait désormais plus le choix. Elle s’accordait seulement quelques jours de répit avant de prendre les choses en main. Après sept ans passés à éviter ce moment, voilà qu’elle devait le précipiter.
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